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Temple d'Auguste et de Livie

C'est un exemple de la transposition dans une cité provinciale gallo-romaine du modèle de temple élevé sur un podium, avec un décor d'ordre corinthien romain. Seule la construction de la partie postérieure est en général attribuée au début du règne de l'empereur Auguste, vers 20-10 av. J.-C. L'observation de variantes architecturales ou décoratives, sur la corniche et les chapiteaux par exemple, fait pressentir une autre campagne de travaux, plus tardive pour le reste du monument, vers 40 de notre ère.

Côté est, la frise et l'architrave portaient des lettres mobiles appartenant à des inscriptions successives ; la plus ancienne était une dédicace à "Rome et à Auguste César, fils du Divin (Jules César)". Ces deux cultes associés (Rome et l'empereur Auguste), auxquels fut adjoint ici celui de Livie divinisée (épouse d'Auguste), ont été un élément politique et religieux essentiel pour l'intégration des populations urbaines locales.

Le monument a été érigé sur une plate-forme aménagée, dominant le littoral du Rhône (à l'ouest), et à proximité d'un pointement rocheux (sous le Palais de Justice actuel). Des portiques à colonnades délimitaient autour du temple une aire sacrée reconnue au cours de fouilles anciennes. Vers l'est s'étendait l'esplanade du forum, fermée par un bâtiment public auquel appartiennent les deux arcades visibles dans le jardin de Cybèle. Le tout formait un vaste ensemble monumental public clos qui exprimait, dans de majestueuses architectures à colonnades, les valeurs civiques ou les fonctions administratives de la ville gallo-romaine.