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Château de la Veyrie

L'édifice originel, la maison forte de la Veyrie, est protégée au nord et à l’est par des pentes vives. De l’ancienne maison-forte ne subsiste aujourd’hui qu’une tour de plan carré, pourvue de murs épais, et un corps de bâtiment attenant marqué par la présence d'une belle fenêtre à traverse et meneau moulurés et d'un puits profond d’une quarantaine de mètres. Le domaine est le berceau de la famille Bernin, qui a vu naître Jean de Bernin, grand archevêque de Vienne (1221-1266) et légat du Pape. Plusieurs familles nobles s’y succèdent jusqu’à la Révolution.

La propriété tombe ensuite entre les mains d’une famille paysanne, dont descend Maria Moulin. C’est pour elle que Keller acquiert les bâtiments en 1918. Il réaménage la Veyrie en domaine bourgeois pour en faire leur résidence de plaine. Les bâtiments sont modifiés et agrandis, au sein d’un vaste parc avec terrasse, offrant de belles vues sur la chaîne de Belledonne. Les aménagements intérieurs traduisent à la fois le goût du célèbre industriel pour le style néo-gothique et pour la modernité : fausses boiseries formant lambris d’appui et cheminées en staff, portes et fenêtres en ciment à décor d‘accolade.
La silhouette gracile de la tourelle visible depuis la vallée du Grésivaudan cache à son sommet une citerne, alimentée par une source captée en contrebas, distribuant l’eau sous pression à tous les étages. On la doit aux architectes grenoblois Rome et Rabilloud qui l’aménage en 1925. A la mort d’Albert Keller, son fils Albert hérite du domaine et apporte à son tour quelques modifications, dont l’ascenseur à cage métallique desservant les étages (1950).

L'édifice a obtenu le label "Patrimoine en Isère", récompensant la qualité patrimoniale d'un édifice d'intérêt départemental.